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La patate chaude
Notre très photogénique Premier ministre vient d’annoncer que le Canada doit « mettre un terme progressivement » à l’exploitation des sables bitumineux d’Alberta et cesser sa « dépendance » aux hydrocarbures »[1]. On est tenté d’applaudir! Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’il se démène comme un diable dans une piscine d’eau bénite située à l’extérieur des portes de l’enfer.
En effet, M. Trudeau doit choisir entre des provinces réfractaires aux pipelines comme le Québec ou la Colombie Britannique, et les intérêts de l’Alberta; entre les magnats de l’industrie pétrolière et l’opposition citoyenne; entre l’économie pétrolière avec une vue à court terme et nos engagements internationaux en matière de réduction des gaz à effet de serre. De plus, il doit protéger l’économie canadienne qui doit désormais faire face au protectionnisme agressif de la nouvelle administration Trump. Bref, il essaie d’attraper tous ces lièvres en même temps; mais comme dans le proverbe, il risque de tout rater en jonglant avec cette multitude d’objectifs contradictoires.
Du côté pro-pétrole de l’impossible équation, M. Trudeau a approuvé la ligne 3 d’Enbridge vers le nord des É-U et celle de l’oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan vers Vancouver. Il ne faut pas oublier qu’il a également approuvé le projet de gaz naturel liquéfié Pacific NorthWest LNG en Colombie-Britannique pour exporter du gaz naturel produit majoritairement par fracturation hydraulique dans le nord de cette province. Et voilà qu’il décide d’appuyer sur le « piton sable bitumineux » dès que Mr Trump décide de raviver Keystone XL. Comme le dit la professeure Annie Chaloux de l’université de Sherbrooke, Keystone XL « ne règle pas la question de la cohérence entre les politiques climatiques et les politiques énergétiques au Canada. »[2]
De l’autre côté de cette équation, M. Trudeau prétend vouloir sortir des sables bitumineux en construisant des infrastructures qui nous lient au pétrole pendant au moins quarante ans! Encore 40 ans dans le pétrole, est-ce réellement « mettre un terme progressivement » à l’exploitation des sables bitumineux d’Alberta?[1] Cette phrase semble être une tentative malhabile de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Après son élection en 2015, nous avons tous applaudi lorsque que M. Trudeau et sa ministre de l’environnent, Mme McKenna, acceptaient les conclusions du 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et qu’ils s’empressaient de ratifier la Conférence de Paris.
Plutôt que de s’empêtrer dans des contradictions impossibles, ne serait-il pas préférable de faire le pari des nouvelles formes d’énergie. On a fait beaucoup de cas de l’affirmation de Mr Trump selon laquelle les changements climatiques seraient un canular chinois. Pourtant, la Chine veut plafonner ses émissions avant 2030 en devenant un leader dans le domaine des énergies vertes. Comme l’explique le professeur Matthew Kahn dans un article du journal The Inertia[3], la Chine veut améliorer la qualité de vie des ses citoyens qui font face à un niveau de pollution intolérable. Les leaders chinois veulent conquérir des marchés prometteurs en devenant un pays innovateur dans les technologies vertes. Ils y voient un moyen de prendre la position de tête dans la course vers la suprématie économique et politique.
Si les climatonégationnistes qui entourent Mr Trump n’ont pas réalisé que les énergies vertes sont la voie de l’avenir, les chinois l’ont compris. Mr Trump peut ralentir la progression des énergies vertes dans son pays; il ne peut les arrêter. Tout ce qu’il peut réussir, c’est de faire de son pays un HAS BEEN économique.
Malgré tous les tiraillements de cette « patate chaude », M. Trudeau doit choisir entre les énergies du passé ou celles de l’avenir. Car, n’en déplaise à Mr Trump, les lois implacables du marché (et de la nature), c’est « la survie du plus apte ». Ceux qui agissent au bon moment de l’histoire seront les gagnants. M. Trudeau aura-t-il la sagesse des leaders chinois?
Gérard Montpetit
Membre du comité Non Schiste La Présentation
le 26 janvier 2017
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